Chapitre I :
Un peu d'action, de la musique et un café.
La taverne était particulièrement animée ce soir-là. Des musiciens itinérants jouaient autant d'hymnes à la chasse que de chanson populaire sur le même thème. Évidemment tout les chasseurs étaient venus à ce concert à leurs honneurs, participant quand les chansons le permettaient.
Deux hommes entrèrent et seul le tavernier les remarqua. Ils étaient identiques sur le point vestimentaire, le tavernier compris donc que ces vêtements devaient être un costume prouvant l'appartenance à une guilde ou une caste. Plutôt caste étant donné le panache que ces hommes transpiraient ainsi vêtus. Un long manteau blanc, atteignant les genoux, orné de plumes noires sur cinq bons centimètre au niveau des fins de manches. Ces mêmes plumes leurs faisaient un col, et servaient de doublures pour l'intérieur du manteau. Un croix noire, au niveau du coté de chaque épaule, était le seul motif de ce manteau. Ils portaient aussi un simple maillot noir au col en V et manches courtes, un pantalon blanc dont les poches, atteignant la mi-cuisse, ressortaient étant de couleurs noires, de belles chaussures noires ainsi que des gants noires. Ils possédaient de multiples bijoux, de valeurs sans-doutes immenses, en or blanc: Une bague pour chacun des doigts des deux mains, un collier et sa croix en pendentif.
Physiquement, ils étaient grands et musclés bien qu'assez mince, tout deux d'un teint hâle. Le premier les possédait relativement courts, bruns et coiffés de façon désordonnés. Ceux du second étaient coiffés en arrière atteignant le niveau des épaules, ils n'étaient pas plaqués ce qui laissaient des pics ressortir légèrement. De couleurs noir, teinté de rouge, teinté? Non, disons plutôt que leur éclat était de couleur rouge sang. Mais le plus impressionnant était certainement leurs yeux. Le premier avait l'iris et la pupille argentée, le second avait la pupille normalement noire mais l'iris d'un doré sombre et éclatant. Leurs yeux fascinaient quiconque les regardaient.
Le tavernier les connaissait fort bien, mais il ne se doutait pas de quelle caste ils pouvaient appartenir. Et comme le devoir de sa profession lui ordonnait, il dut arrêter de se questionner, et demanda:
- Saesee que souhaites-tu ce soir?
- Une double pinte de ton meilleur alcool s'il te plaît.
- Alors un café, et une double pinte, allez-vous asseoir à votre table habituelle, j'arrive tout de suite.
Les deux hommes se dirigèrent alors vers une table à l'écart, on la pénombre régnait, troublée par de simples bougies.
Le tavernier arriva peu après, le servit et repartit aussitôt à ses occupations.
- Marluxia, depuis le temps que je te connais, je ne t'ai jamais vu boire autre chose qu'un café, tu ne changera jamais?
- Sae', tu sais aussi bien que moi que non.
- Te fâche pas, j'te taquine juste. Ca me fait plaisir de te voir porter l'uniforme de notre caste pour une fois! Tu compte revenir parmi nous un de ces jours?
- Je ne reviendrai pas de si tôt chez les chevaliers divins. J'aime mener le même genre de vie que mon père. Je te l'ai dit combien de fois déjà?
- Trop pour que je m'en rappelle, c'est pour cela que je te le redemande.
- Idiot. Un de ces jours je passera voir Isley. Tu lui fera passer le message de ma part? Ca fait longtemps que j'y pense, mais après ce que j'ai fait à son frère, je n'ai pas envie de revoir le regard de cette fois-là.
- L'EdelWeiss aurait-il peur? Cela serait bien la première fois! Je t'ai déjà dit que tout avait été expliqué à Isley, et il s'en veut terriblement d'avoir douter de toi ne serait-ce qu'un instant. Il déplore évidemment la perte de son frère.
- Tu lui fera passer le message?
- Je me déplacerai juste pour cela, tu peux compter sur moi.
- Merci.
Les alentours du village n'étant pour une fois plus gardés par les chasseurs, des bandits arrivèrent à s'approcher facilement de la taverne. Il comptait sur la surprise pour tuer et détrousser tout les chasseurs désarmés, tâche d'autant plus facile que bon nombre de ces chasseurs étaient en état d'ébriété et le reste en était proche.
La musique changea dans un crescendo impressionnant, au point que les hommes encore en état de parler ne s'entendaient plus crier. C'est à ce moment là que les bandits entrèrent, mais à l'instant où le dernier forban passa la porte, tous remarquèrent les deux hommes qui s'approchaient. Des yeux argentés se posèrent rien qu'un instant sur les pillards avant de se tourner vers l'autre homme. L'autre homme possédait des yeux d'or qui ne les quittaient pas un instant.
- Marluxia, tu veux que je m'en occupe seul?
- Au lieu de te tourner vers moi et de poser un question débile, tourne-toi vers eux, et compte le nombre de ces brutes que tu mets à terre.
- N'oublie pas, le sang part très mal des habits blancs!
Saesee ouvrit le combat en envoyant d'un coup de poing un bandit traverser une fenêtre. Son compagnon le suivit en faisant s'écraser un autre au plafond, puis en mettant un coup de talon latérale au niveau du menton d'un autre.
- EdelWeiss, je ne t'avais jamais vu frappé à mains nues.
- Normal, étant donné que je met des gantelets, et arrête de te déconcentrer, tu vas oublier de compter à force.
Saesee se mit à rire, avant d'enfoncé son pied dans la mâchoire du dernier des bandits.
C'est à cet instant précis que les musiciens sautèrent de la scène, sortirent leurs armes et se dirigèrent vers les deux hommes aux manteaux toujours immaculés.
- Me dites pas que les quatre hommes qui viennent sont avec eux!
- Sae', pourquoi ta perspicacité te sers à faire l'idiot?
- Se battre sans rire, n'a aucun intérêt. Tu n'es pas d'accord?
- Absolument pas.
Sur ces mots les deux hommes chargèrent à une vitesse effarante et conclure en un parfait ensemble la tentative des bandits.
Après avoir ramassés et ligotés les multiples bandits, le tavernier remercia et resservit les deux hommes.
- Marluxia, tu trouve pas que ça manque de musique?
- Tu veux que j'aille jouer, c'est ça?
- La transcription pour piano d'Erlkönig, tu connais?
- Ok, mais t'as intérêt de me repayer un café après!
- Ya pas de souci.
L'homme aux yeux d'or alla donc se mettre au piano, et sans un regard vers les clients de la taverne, commença de jouer. La musique qu'il jouait était pour deux instruments dans sa version originale. Là, le pianiste jouait les deux voies, ce qui relevait de la virtuosité. L'interprétation de Marluxia était parfaite, d'une violence entraînante par instant, d'une douce clarté par d'autres.
Quand il finit de jouer, tout les clients s'étaient réveillés et applaudissaient. La nouvelle de la tentative de pillage contrecarrée par seulement deux hommes s'étendit à l'ensemble du village en quelques minutes. Tout les habitants se ressemblèrent alors pour venir remercier les deux magnifiques chasseurs. À ce moment là, le chef du village approcha et demanda le silence. Puis il dit:
- Vous m'avez l'air de deux hommes extrêmement fort, on a besoin de chasseurs comme vous à la capitale pour régler une situation alarmante.
- Nous le savons, nous sommes d'ailleurs en voyage pour Blazera pour çela.
- Vous avez déjà été mis au courant? Je n'ai pourtant appris la situation catastrophique que ce matin!
- Dans le cas présent, nous sommes beaucoup plus importants que vous. Vous n'avez pas reconnu nos uniformes?
Le vieux chef se surpris tout-à-coup de n'avoir regarder que les yeux de ces interlocuteurs depuis le début. Il y aurait sans doute perdu la raison s'il n'avait pas eu à converser. Un simple coup d'oeil lui fit comprendre la situation.
- Ah! Je n'avais pas... Je suis désolé de ne pas avoir compris plus tôt! Aubergiste, ces hommes auront besoin de ta plus belle chambre, celle réservée au personnalité en voyage!
- Bien chef!
Après que toute la ville se soit endormit, les deux hommes avaient quittés leurs chambres, et aux premières lueurs du jour ils étaient déjà très loin.